aline isoard

démarche artistique


Nous sommes tous des consommateurs d’images sur route.

J’ai conservé de mon enfance le souvenir de ce jeu qui consiste à accommoder la netteté du regard sur les différents plans des paysages, ainsi s'est formé l’empreinte ADN de mon travail.

En regardant défiler toutes ces images à diverses allures au travers des vitres et dans les miroirs des rétroviseurs, je me suis rendu compte de la richesse des espaces qui se télescopent. Depuis une quinzaine d’années, l’habitacle des véhicules est devenu mon studio mobile et transparent d’où je photographie à la volée des ambiances, des reflets, des perspectives, les formes et les couleurs créés par les lieux traversés, par les personnes qui nous doublent ou que l’on double.

Après sélection et impression de l’image, mon intervention de plasticienne commence. Je travaille directement sur le papier photo sans trucages, ni collages numériques préalables, ni ajouts de matière. Le processus que j’appelle dépigmentation photographique consiste à soustraire l’encre pigmentaire de l’image photographiée. Le geste devient solitaire et lent. Alors la photographie se transforme en pièce unique où l’œil peine à séparer l’image donnée de l’image transformée picturale.

Aline Isoard



Aline Isoard © ADAGP